Le CNARED n’a pas la capacité nécessaire pour mettre un terme à la crise

CNARED OnesimeAu lendemain des élections controversées de 2010, tout le monde avait cru en la naissance d’une opposition politique forte et organisée d’autant plus que les leaders politiques avaient manifesté une détermination de titan pour vaincre le pouvoir tyrannique de NKURUNZIZA.

Cinq ans plus tard, le peuple burundais assiste au même spectacle ; cette fois-ci en présence des anciens Chefs d’Etat burundais. C’était le 31 juillet 2015 à Addis-Abeba quand l’Hon. Léonard NYANGOMA a été proclamé Président du CNARED. Qu’en est-il au juste aujourd’hui ? Nous allons tenter de répondre à cette question en toute neutralité et sans passion.

Depuis la création du CNARED, l’Hon. Léonard NYANGOMA a déjà convoqué trois réunions importantes de l’Organe suprême dudit Conseil, c’est-à-dire du Directoire National. La première réunion s’est tenue à Kampala, en Ouganda, sous la direction de l’Hon. Frédéric BAMVUGINYUMVIRA, alors qu’il n’en avait pas le mandat. Bon gré, mal gré, l’Hon. NYANGOMA entérina les décisions qui en sont issues mais qui sont contestées par la majorité des membres. Rappelez-vous en passant que les frondeurs ainsi que d’autres Partis politiques jadis opposés au FRODEBU avaient refusé de soutenir la candidature de NYANGOMA à Addis-Abeba.

La seconde réunion fut organisée à Bruxelles du 09 au 12 septembre 2015 au cours de laquelle certains membres du Directoire National proposèrent de mettre en place un gouvernement en exil alors que la question n’était pas inscrite à l’ordre du jour et la plupart des participants n’étaient pas présents à cette séance. Ce fut un tollé du début à la fin de la réunion et la question fut reportée sine die.

La troisième rencontre fut organisée du 30 octobre au 1er novembre 2015. Au cours de cette rencontre, le Bureau de l’Hon. NYANGOMA a fait tout ce qui est en son pouvoir pour essayer de démontrer que le CNARED a une orientation stratégique ou tout au moins que cela nous en donne l’impression.  Est-ce le dernier sursaut d’énergie là où l’ambiance est à l’extinction ?

Déconnecté de la réalité sociale du Burundi, un grand nombre de dirigeants du CNARED s’imagine à tort bien entendu, que la question prioritaire des burundais est le partage du pouvoir comme ils le manifestent à corps et à cri et sans vergogne dans les chancelleries occidentales et auprès des organisations internationales. Nous estimons quant à nous que c’est un devoir patriotique de dénoncer le comportement de certains dirigeants du CNARED qui, au lieu de négocier des aides pour les réfugiés, les rescapés, les sans-abris, les malades, ils profitent des audiences qui leur sont accordées par lesdites chancelleries pour solliciter des dons et autres avantages dont les loyers et la ration ; la question de paix et de sécurité étant considérée comme le cadet de leurs soucis. Pourtant, l’histoire nous apprend que dans les années 1959 et 1973, des congolais, des rwandais et d’autres citoyens africains qui se sont réfugiés au Burundi ont vécu des moments catastrophiques durant des décennies quand ils ont été forcés à s’installer dans la forêt de MISHIHA (CANKUZO) et NYARUNAZI (MUYINGA) où régnaient des animaux sauvages et le paludisme mais ils s’en sont sortis dignement contrairement aux politiciens quémandeurs burundais!!!

Aujourd’hui, force est de reconnaître que pour la plupart des membres de l’Opposition, la question prioritaire reste le retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité au Burundi ; ils recommandent de ce fait que cette question soit négociée en priorité concomitamment avec celle du départ inconditionnel de Pierre NKURUNZIZA ; les deux questions étant intimement liées d’autant plus que NKURUNZIZA est au centre de la crise qui secoue actuellement le Burundi.

Oui à la paix, oui à la sécurité, mais reconnaissons tout de même que cette question est à la fois difficile et délicate à résoudre étant donné qu’une frange des forces de l’ordre et de défense est aujourd’hui en débandade. En effet, Pierre NKURUNZIZA a tout mis en œuvre pour créer un climat de suspicion et de méfiance au sein des Forces de Défense et de Sécurité en vue de les démanteler facilement et les remplacer par les milices armées IMBONERAKURE et INTERAHAMWE du Rwanda qui opèrent déjà dans diverses localités du Burundi. Ce climat entraine des désertions massives des Officiers qui partent accompagnés des policiers et soldats avec leurs armes pour une destination inconnue.

Par conséquent, il serait aberrant d’imaginer un seul instant que ces vaillants soldats et policiers qui ont été contraints à l’exil vont capituler ou baisser les bras pendant que NURUNZIZA et les commandos de la mort sont en train de procéder à une épuration politico-ethnique à la Police et à l’Armée selon le Plan Chassez l’Intrus concocté par les Commissaires BUNYONI, UWAMOHORO, KAZUNGU, AYUBU pour tuer toute voix discordante à celle du 3ème mandat. Ils vont certainement se joindre aux différents groupes armés qui occupent déjà diverses localités du pays. Voilà une réalité qui échappe à la classe politique burundaise et à la communauté internationale. Or, les burundais sont conscients que le CNARED n’a ni la force morale ni politique ou militaire pour faire face à NKURUNZIZA, encore moins à son commando de la mort. Bref, aucun plan de paix et de sécurité ne peut être productif tant que des cadavres jonchent encore les rues de la capitale, des gens sont tués dans les bus, les bistrots, des tirs de roquettes et mortiers 82 retentissent ici et là, des répressions sauvages contre des membres de l’Opposition prennent plus d’ampleur dans les quartiers périphériques de la capitale, etc. La logique et le réalisme politique recommandent plutôt que les protagonistes déposent d’abord les armes et discutent ensuite des modalités pratiques de ramener la paix. En d’autres termes, il serait sage et pratique de privilégier au préalable la suspension des hostilités ou un cessez-le-feu, sinon toute initiative de rétablissement et d’une construction de la paix  qui devrait prévoir un partage du pouvoir au sein d’un gouvernement de transition serait utopique entre un système politique agonisant et cette classe politique burundaise tant décriée par la communauté nationale et internationale pour son manque de patriotisme et de maturité.

Le CNARED  et la Communauté Internationale devraient donc comprendre que la priorité aux négociations revient aux protagonistes armés parce que ce sont eux qui détiennent la clé de la paix et de la sécurité. Toute autre solution que celle-ci serait vouée à l’échec.

A bon entendeur, salut.

HENGEKA Richard

5 réflexions sur “Le CNARED n’a pas la capacité nécessaire pour mettre un terme à la crise

    • Comment tu sais qu’il est hutu ou pas hutu? C’est ridicule ce que tu dis Monsieur, moins que les @@@ » » » » » du 3 mand……. Wewe uriki pour insulter, te comporter comme un va nu pieds, ici c’est les idées et les faits pour aider à sauver le Burundi et les barundi apana amajambo d’une telle bassesse!

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  1. Urakoze, narinzi ngo ninje ndavyumva uko jenyene! La vérité est la suivante: QUE CE SOIT NKURUNZIZA OU LE CNARED, ILS VONT TOUT FAIRE POUR IGNORER LES COMBATANTS CAR ILS SONT PLUS APTES A CORRIGER LE DESEQUILIBRE ACTUELS AUX FORCES DE L’ORDRE!
    J’aimerai demandé à l’auteur dont j’estime la capacité analytique et créative, de penser et ecrire sur ceci:
    1. Et si en réalité, CERTAINS DES COMBATANTS EN ACTION APPARTENNAIENT AU CNARED???
    2. Et si le CNARED était infiltré par les frondeurs pour protéger les intérêts du CNDD-FDD?
    3. Par consequent, et si ONESIME et GODEFROID travailleraient pour le SNR en tant qu’agents double ayant pour mission, de tromper la vigilance des tutsis, pour affiner et completer la mise en place d’une puissance hutue dans la region???
    4. Mana yanje, ET SI, ET SI??? Numva agahinda!

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  2. Le CNARED ne sera jamais fonctionnel car il combine des politiciens qui ont des visions très opposées sur la gestion du pays: les extrêmistes hutu et tutsi, ceux qui se disent modérés ainsi que les indéfinis, pour moi le CNARED n’est qu’un épouvantail destiné à faire peur aux « aveugles ».

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