L’autre face du renvoi du Colonel Gaspard Baratuza à la Minusca

23394214036_4b39a8d76d_zDans la foulée de la campagne américaine contre le Rais irakien, Saddam Hussein, au lendemain de son annexion du Koweït, le 2 août 1990, un membre du gouvernement hexagonal avait fait une déclaration fracassante, aux allures d’une bonne leçon d’Histoire ! A l’époque, Jean-Pierre Chevènement était le patron de la défense nationale française ! A la suite d’une divergence de vue avec ses chefs hiérarchiques, il dira, avant de claquer la porte gouvernementale, « un ministre, ça ferme la gueule ou ça démissionne. » Une stratégie que le Colonel Gaspard Baratuza, porte-parole malheureux du ministère burundais de la défense nationale et des anciens combattants n’a pas pu retenir ni appliquer. Il vient d’être refusé de remplir la même fonction, au sein de la mission onusienne en Centrafrique, la Minusca !

Plus rien ne sera comme avant

Certes, il ne comprend pas ce qu’il lui arrive. Mais au-delà de ce carton rouge brandit depuis le siège des nations-unies à Washington (USA), c’est un message très fort de la communauté internationale, envoyé par Ban Ki-Moon au déposte Pierre Nkurunziza et à tous ses acolytes. La « boucherie humaine » du week-end dernier, opérée par l’unité chargée de la protection des Institutions, renforcée par les miliciens imbonerakure et interahamwe rwandais, dans les quartiers contestataires de Bujumbura, avec au moins 300 morts innocentes, ce n’est que la goutte qui fait déborder le vase. Le Colonel Gaspard Baratuza, mécanicien de poids lourds et engins militaires, devenu par la magie de la FDN, « le monsieur communication » de cette dernière, n’a pas pu mesurer l’ampleur de ses mensonges grotesques, vis-à-vis de la mémoire des victimes, de la communauté nationale et internationale.

Depuis que l’Ambassadrice Samantha Power, représentante des Etats-Unis d’Amérique à l’Onu, a décidé de prendre en mains la question du 3e mandat illégal, illégitime et terroriste du despote Pierre Nkurunziza, avec tout son cortège d’atrocités inhumaines, sauvages et criminelles, aux allures génocidaires, un vent nouveau s’abat contre tous les associés à ce mandat de trop ! Cette fois-ci, rien ne sera plus comme avant. Le Colonel Gaspard Baratuza n’est qu’une victime collatérale d’une riposte visant désormais le despote Pierre Nkurunziza, l’arrogant Alain-Guillaume Bunyoni et tous leurs « idiots utiles », leurs singes et leurs perroquets, dont le Colonel Gaspard Baratuza aura été, pendant longtemps, leur haut-parleur à la FDN pour défendre l’indéfendable, pour maquiller leurs forfaits !

Des simples fonctionnaires en uniformes militaires

Désormais, tous ceux qui trainent encore leurs pattes derrière ce duo macabre tentant de prendre tout le pays en otage, risquent de subir le même sort que le Colonel Gaspard Baratuza. Le monde est devenu un village planétaire. On ne peut pas tuer gratuitement 300 personnes, faire une mise en scène pour les assimiler aux insurgés et croire que toute cette tragédie va se jouer facilement comme dans un opéra londonien. Et quand on accepte aveuglément de servir les intérêts criminels du 3e mandat et participer par coup à l’édification d’un « Etat voyou » au Burundi, dont le chantier est presque fini, à l’image du Colonel Gaspard Baratuza, il faut en accepter toutes les conséquences. Un clin d’œil à tous les membres de la Force de Défense Nationale et de la Police Nationale du Burundi.

Quand des « insurgés » décident d’attaquer quatre camps militaires, d’une manière simultanée, avec trois camps au cœur de la capitale et non loin du palais présidentiel, avant de partir en toute quiétude avec un butin important d’armes de tous calibres et des dizaines de militaires partis pour grossir les rangs de ces « insurgés », c’est que le compte-à-rebours commence déjà pour ce 3e mandat illégal, illégitime et terroriste du despote Pierre Nkurunziza. Aujourd’hui, il s’avère qu’une armée nationale et républicaine n’existe plus au Burundi. Tout a été fait depuis le 7 avril 2007 à Ngozi, par Pierre Nkurunziza et sa clique, pour détruire tout ce qui pourrait l’empecher de devenir « le Roi du Burundi. » On a en face de nous, des simples fonctionnaires en uniformes militaires, sans aucun souci de protéger et défendre les intérêts supérieurs de la Nation burundaise.

Un processus pour détruire les forces de l’ordre

En réalité, le despote Pierre Nkurunziza parachève un processus commencé un mauvais soir du 3 septembre 1987, avec la chute du Président Jean-Baptiste Bagaza. Ce Grand visionnaire avait fait du Burundi, une super puissance militaro-économique sous-régionale. La fameuse « Mission Possible » n’était que la destruction et l’humiliation politicienne des forces de l’ordre burundaises. Depuis cette date fatidique pour la stabilité et le développement du Burundi, le moral des troupes, leurs entrainements tactiques et techniques, toute la logistique militaire et la considération sociale de nos Hommes en uniformes, sont allés de mal en pis. Les assassinats ciblés, les emprisonnements arbitraires, les promotions fantaisistes, la dévaluation des grades et des fonctions, l’injustice programmée dans les rangs, les malversations impunies et les trafics divers, les cadeaux « empoisonnés » en nature ou en argent, … sont autant d’ingrédients nocifs qui ont plongé l’armée burundaise dans l’abime, au cours de ces trois dernières décennies.

Comme un malheur ne vient jamais seul, au lieu de revaloriser davantage et relever la qualité de notre armée, les missions onusiennes ou africaines, en Somalie, en Centrafrique, au Mali, … viendront pour précipiter cette descente aux enfers de l’armée burundaise. Jamais, personne n’aurait pensé un jour, même au pire des rêves cauchemardesques en pleine crise de malaria, que la FDN pouvait accepter de se faire remplacer facilement par des milices au service d’un despote en perte de vitesse, avec toutes les facilités du monde, au vu et au su de tous les observateurs! Des Généraux et certains officiers supérieurs ont vendu leur AME, sacrifier leur pays et la vie de leurs concitoyens, uniquement pour défendre leurs intérêts égoïstes, sectaires et mesquins. Ceci, depuis pratiquement la proclamation de la 3e République, sous la houlette du Major Pierre Buyoya ! Aujourd’hui, c’est toute la population burundaise qui paie cash cette facture salée ! Y compris ces résidus de la FDN toujours sous les bottes du despote Pierre Nkurunziza, anciens rebelles et anciens forces armées gouvernementales !

On ne combat jamais une vipère dans le nid des vipères

Quoi qu’il en soit, tout n’est pas encore perdu dans ce pays. Une lueur d’espoir pointe désormais au bout du tunnel. Ceux qui parlent encore des négociations avec le despote Pierre Nkurunziza et son clan politique, c’est qu’ils n’ont rien compris de la détermination de ce dirigeant atypique à régner sur une « terre brulée ! » Il n’épargnera personne s’il le faut. Et pour ceux qui savent lire correctement la chronologie des événements politiques et sécuritaires depuis son arrivée au pouvoir en août 2005, il n’improvise jamais. Tout se fait chez lui, de manière méthodique et progressivement, conformément à son agenda et de manière cohérente ! Il revient donc à ses vrais adversaires, ses véritables opposants déclarés ou potentiels, de revoir leurs cartes et œuvrer dans le sens d’obtenir sa chute dans les plus brefs délais. Une manière de limiter les dégâts, déjà inestimables !

En réalité, la vie change toujours assez vite au Burundi, en nous donnant des leçons quotidiennes. Malheureusement, on fait souvent semblant de ne pas les voir, alors qu’elles sont devant nous ! Ce qui est certain, avec ses agissements macabres, le despote Pierre Nkurunziza s’est déjà mis les pieds dans le tapis. Il ne reculera pas, il n’abdiquera pas aussi de son propre gré. Logiquement, on ne combat jamais une vipère dans le nid des vipères. De plus, depuis le 26 avril 2015, nous sommes dans un monde où les ténèbres cherchent à éteindre les lumières, ce qui prolonge l’occupation illégale, illégitime et terroriste du palais présidentiel, par le despote Pierre Nkurunziza. Pendant ce temps, ceux qui ont tenté de faire le cow-boy solitaire en calomniant ou en écartant les autres, tant au niveau politique que diplomatique, ils ont échoué sur toute la ligne. Leur démarche n’a mené nulle part, si ce n’est que vers ce chaos actuel généralisé.

Pour aller de la tyrannie à la liberté

Et pourtant, la sécurité devrait être un devoir et un droit essentiel pour tout citoyen, en dehors de toute spéculation politicienne et autres calculs égoïstes fondés sur ces carnages devenus le quotidien du peuple burundais. A l’heure actuelle, chacun a déjà fait son choix. Et personne ne viendra de l’étranger pour déterrer notre pays de ses cendres. Les lignes sur le champ de bataille sont déjà claires, les tranchées sont creusées, les positions bien tenues, les canons orientés vers l’ennemi, les « freedom fighters » en alerte générale, l’arsenal et les Hommes en effectif complet ! Sur tous les tableaux, le despote Pierre Nkurunziza, comme d’ailleurs son 3e mandat illégal, illégitime et terroriste, est usé jusqu’à la corde. Le moment est propice pour l’imposer un atterrissage dont la douceur ou la brutalité, dépendra de son comportement. Cette fois-ci, tous les ingrédients sont en place pour siffler la fin du match.

Malheurs à ceux qui tenteront de prolonger le temps additionnel, en marche depuis le 25 août dernier, date de l’expiration de son deuxième et dernier mandat légal à la tête du Burundi. Au moins les insurgés ont déjà compris que pour aller de la tyrannie à la liberté, pour vaincre ces élites corrompues et génocidaires qui nous dirigent, ils doivent passer outre les marionnettes. Et éviter de tricher, en jouant un double jeu, à l’instar du Colonel Gaspard Baratuza par exemple. Ils veulent désormais se confronter au vrai pouvoir de ce pays. Ce qui les rapproche davantage de ce peuple uni, courageux et déterminé, opposé réellement à ce 3e mandat illégal, illégitime et terroriste du despote Pierre Nkurunziza. A Bon Entendeur Salut ! « La Patrie ou la Mort nous vaincrons ! Malheurs à ceux qui bâillonnent le peuple ! »

Thierry Ndayishimiye

4 réflexions sur “L’autre face du renvoi du Colonel Gaspard Baratuza à la Minusca

  1. Je viens de lire ce message de Thierry qui est rempli de haine qu’il a envers le Président de la République. Dans le temps je me posais la question de savoir pourquoi on accuse la radio mille colline et j’ai eu de la réponse.
    En kirundi on dit:  » Umushikiriza w’igitutsi niwe mutukanyi. » celui qui adresse un insulte de quelqu’un à un indivudi est tenu par cet insulte si j’essaie de traduire en français. ce qui veut dire que même ce journal qui post de pareil message est tenu.
    Je le dis et je le répète, qu’on le veille ou pas, beaucoup de gens sachent ce que c’est la guerre. Appelez les gens en guerre c’est perdre le temps au contraire il fallait au moins changer de tactique et se préparer pour les élections de 2020. Si réellement la majorité silencieuse lâche le Président, il va partir. Sinon vous continuer à dilapider les forces de l’opposition pour rien.
    Si possible, j’aimerais poser une question à Thierry Ndayishimiye pour savoir si réellement il aime le peuple burundais au détriment de ses intérêts. Celui qui chante quand quelqu’un est mort n’est pas patriote de mon avis ou celui qui envoie les jeunes gens en guerre, n’aime non plus le peuple burundais.

    Si je me donne une leçon au CNDD-FDD de son début à la fin, je constate qu’il n’a pas pu conquérir au moins une commune et pendant dix ans de guerre et vous vous réveillez le matin et vous pensez conquérir tout le pays. Mon œil! Même si vous débutez avec un arsenal d’armes je crois qu’aussi longtemps que la population ne le veut pas, vous ne pouvez pas faire la moindre secousse.
    Dire qu’il est heureux de voir BARATUZA avoir été refusé de faire sa mission, je pense bel et bien que ce n’est pas le Burundi qui perd énormément même la communauté internationale perd. Supposons que le gouvernement du Burundi retire ses troupes dans ces missions internationales.
    Dire que Samantha est puissante pour bloquer le Burundi dans toutes les activités internationales je crois que c’est se tromper. Je crois bien que le Burundi a existé depuis longtemps sans Samantha et surtout que c’est la communauté qui continue à diviser les burundais et le fruit sera porté à son dos tôt ou tard.

    Diffenciez les gens de 1972 au gens de 2015 bientot 2016. Je crois mal qu’on ne peut plus rigoter les gens ou les interpeller comme on le faisait dans le temps. Comme dans un camp, il y a ceux qui disent qu’au moins la mort au lieu de voir un Hutu diriger le pays c’est comme dans l’autre camp il y a ceux qui disent plus jamais l’humiliation qu’ils ont connu depuis les années. Au moins la mort. Vous voyez combien nous jouons sans savoir de quel jeu nous faisons.

    A bon entendeur salut.

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  2. Monsieur Thierry,
    habituellement vous faits des bonnes analyses mais celle-ci est tout à fait à côté et frise la discrimination et l’ethnisme notoire (cheval de bataille du troisième mandat!). A la limite, on peut se poser des questions sur la motivation de vos propos. Difficile de comprendre que vous vantiez des éloges d’une armée reconnue à l’époque non representative, essentiellement regionaliste et ethniste avec tous les dérapages qu’elle commetait qui restent encore dans la mémoire des Barundi! non, je ne suis pas partisan d’une mémoire négative, je crois que les accords d’Arusha, que vous même defendez si souvent ne sont pas nuls!?Autrement, vous ne savez pas ce que vous dites dans cet article! Buyoya avec quelques officiers de son temps a eu un courage extra-ordinaire, ceci ne veut pas dire qu’il est saint! loin s’en faut, mais au moins l’histoire reconnaitra un jour, qu’il avait entrepris un processus et une politique extremement courageuse en mettant à nu le problème du burundi, en cassant le mythe Hutu-Tutsi que Bagaza avait feint d’ignorer, sinon entretenu! il organisera les elections démocratiques après tant d’années de dictacture regionaliste, non cher ami, ne faites semblant d’oublier ou d’ignorer ça!

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    • Bravo à Ndayishimiye Thierry.
      Tu fais de bonnes analyses. Tu viens d`exprimer ton point de vue sur la possibilité du retour de la liberté au Burundi. Je demanderais aux autres comme FAB Niyukuri et Mvugusi de nous montrer leurs points de vue sur le retour de la paix au pays. Au lieu de critiquer, se justifier ou décourager les autres, ….ce n’est pas le moment. Tout CE QUE NOUS VOULONS c’est la paix . Et la paix est maintenant IMPOSSIBLE avec cette TYRANNIE DE NKURUNZIZA. Donc, absolument il y aura un autre venu pour changer l’état actuel des choses. ça peut être toi Mvugusi. Tu es aussi capable de ramener la paix. Ne t’accroches pas à un TUEUR comme NKurunziza alors que tu peux le remplacer et faire mieux. Sauf si tu aimes contempler les morts comme lui! Je dis bien toi ou un autre citoyen de ton entourage qui pense que Nkurunziza va continuer à tuer. Donc, le citoyen burundais a besoin de la tranquillité, le respect de ses droits à la vie, la liberté de pensée, la circulation et à l’information.
      De toute façon, Ce NKURUNZIZA vient de se joindre aux autres tyrans qu’a connu le monde dans le passé et on connait le sort qu’ils ont tous subi. c’est la question de temps, Nkurunziza peut aussi se suicider, comme Hitler, qui sait! Ce qui est sûr, s’il était parti en aout 2015, le Burundi serait débout aujourd’hui.

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